Comités de lecture Petite Enfance - Janvier 2006

Publié le par Aubagne Ville-Lecture

Chapeau ! La petite bête
Antonin Louchard – Petit Pol, Coll. La petite bête

Sur chaque double page, la petite bête est ici à la recherche de son chapeau. Celui-ci atterrit dans un arbre après un coup de vent et devient le nid accueillant d’un couple d’oiseaux. L’idée simple et graphiquement efficace a plu. Les plus grands font des commentaires sur les détails, la plume qui orne le chapeau à la fin de l’album par exemple, ou l’arbre vu en grand au début et petit de loin à la fin. Ces détails attirent l’attention des tout-petits qui opèrent ainsi des retours en arrière au fil de la découverte de ce petit livre facile de manipulation notamment pour un enfant seul.


A table! La petite bête
Antonin Louchard – Petit Pol, Coll. La petite bête


La petite bête va à la pêche et ramène un poisson bleu. Elle se met à table, déguste le poisson puis va aux toilettes pour faire un poisson… bleu. L’histoire s’achève sur une nouvelle partie de pêche avec un poisson rouge et peut donc être redite, pour peu que l’on se souvienne de la trame du récit. Au début de l’histoire, sur une double-page, les tout-petits voyant deux petites bêtes dans un décor similaire ne saisissent pas qu’il s’agit de la décomposition dans le temps d’une même situation… On peut peut-être cacher la page de droite puis expliquer.


La peinture de la petite bête
Antonin Louchard – Petit Pol, Coll. La petite bête

La petite bête à sa fenêtre assiste à l’arrivée de la pluie. Lorsque l’averse s’arrête, le petit petit personnage sort de chez lui, monte à l’échelle et commence à peindre. Si Antonin Louchard affectionne les variations sur une même couleur, il aime aussi à jouer de couleurs très tranchées. Dans cet album, chaque double page est consacrée à une couleur vive, positionnée dans chaque coin de la page et la petite bête semble considérer cet exercice comme un jeu. La fin de l’histoire est en écho de la pluie sur laquelle ouvrait l’album, un grand et bel arc-en-ciel. Cet album ludique est particulièrement réussi et conduit comme pour les autres aventures de la petite bête, sans texte.


Ah non ! Et alors ?
Rotraut Suzanne Berner – Seuil Jeunesse.


Quand un optimisme débordant affronte un pessimisme de chaque instant, cela donne une jolie histoire d’amitié entre deux poules. Nous avons aimé l’histoire très rythmée par les « Ah non ! » et les « Et alors ? » et la structure du récit, très bien construite. Images et textes sur deux pages facilitent la lecture. Graphiquement, l’album fourmille de détails pittoresques, souvent sur le thème de l’œuf. Les seconds rôles (le mouton ou le lapin…) sont très pertinents. Enfin, la morale de l’histoire nous a plus. Elle est toute entière contenue dans le quatrième de couverture : « Certains prennent la vie du bon coté, d’autres se la compliquent. Mais cela ne les empêche pas d’être les meilleurs amis du monde… ».


En voiture s’il vous plait !
Svjetlan Junakovic – Les albums Duculot


Junakovic s’est amusé à mettre de très beaux animaux en parallèle avec des objets matériels de la vie quotidienne. C’est ainsi douze animaux qui se dissimulent derrière l’évocation familière d’un landau, d’un avion ou d’un bateau. L’album laisse une grande part à l’imaginaire de l’enfant dans une illustration réaliste et aux couleurs très riches, le petit lecteur se devant de deviner quel animal se cache derrière chaque rabat…



Mariette et Soupir ont perdu Maman
Irène Schwartz, ill. de Frédéric Stehr – L’école des Loisirs.

A l’heure d’hiberner durant six mois d’hiver, Mariette et Soupir tardent à rejoindre leur maman dans le terrier pour avoir voulu jouer trop longtemps avec leur amie Gentiane. Mais le chemin est long et périlleux et les deux petites marmottes trouvent leur terrier fermé à leur arrivée. Tous les autres animaux dorment déjà dans leurs abris respectifs et personne ne semble pouvoir leur venir en aide. Elles parviendront finalement à rejoindre la chaleur de leur abri.
Les illustrations sont classiques, aux couleurs pastels et s’ouvrent sur la page dans un halo qui suggère la vision imaginaire que pourrait en avoir un enfant. Un album tendre et très bien conduit, avec de l’émotion et des péripéties et qui appartient à une série que les enfants apprécient…
Pour les plus grands.


Bascule.
Yuichi Kimura, ill. de Koshiro Hata – Didier Jeunesse, coll. « Hors Collection ».

C’est l’histoire de l’entraide, toute relative, que doivent s’apporter un renard et un lapin qui se retrouvent coincés sur un pont de bois abîmé par les intempéries. Le moindre geste de l’un ou l’autre menace de les emporter dans le torrent qu’ils surplombent. Pris au piège, le lapin et le renard, après quelques invectives, deviennent complices et se parlent :
- Moi quand j’ai peur, j’ai tout de suite envie de faire pipi dit le renard.
- Moi quand j’ai peur, je crie dit le lapin.
La nuit passe, et alors qu’au matin, le vent qui s’est levé menace de les faire disparaître tous les deux, le renard parvient à s’agripper à la berge, permettant au lapin de se dégager et ce dernier sauve à son tour le renard. La course folle peut alors reprendre.
Outre que l’histoire est très bien écrite et pleine d’humour, les illustrations vivantes et colorées alternant doubles pages et petits encarts sont très réussies. La classe des Moyens d’une maternelle à qui l’histoire a été lue ont été très intrigués par le système de la bascule qui a été reproduit en classe avec des crayons et deux élastiques.
Plutôt à partir de 4 ans.



Je veux retourner dans le ventre de Maman !
Thierry Ropbberecht, ill. de Philippe Goossens – Mijade.

L’histoire se présente sous la forme d’un dialogue entre une petite fille de 5 ans et sa maman, la première confiant non sans humour à la seconde son problème existentiel, sa volonté de retourner dans le ventre de sa maman.
La petite fille explique pourquoi elle en a envie. Pour être bien au chaud, pour ne pas être obligée de se lever tôt pour aller à l’école, pour pouvoir regarder la télé très tard le soir à travers le nombril de sa maman, et surtout pour que sa maman et les grandes personnes s’intéressent à elle tout le temps… Mais, lui dit sa maman, on sera triste de ne pas te voir. Ce n’est pas un problème, il y a l’échographie. Je vous ferais coucou à la télé. Mais, dit sa maman, moi je veux que tu grandisses. Je grandirais dans ton ventre. Mais je vais devenir énorme s’inquiète la maman. A ce moment là, on sonne à la porte. Ce sont les copines qui viennent fêter ses 5 ans. Et là, la petite n’a plus envie de retourner dans le ventre de sa maman. Elle veut déballer les cadeaux, souffler les bougies, jouer avec ses amies…
La raison de cette volonté nous est dévoilée à la fin de l’album, la maman attend un bébé et la petite fille est jalouse de son petit frère. Les illustrations de Goossens, naïves, colorées et pleines de rondeur sont très réussies et se combinent bien avec le texte en gras et l’originalité du lettrage. Il est néanmoins dommage que la révélation finale des motivations de la petite fille soit amenée sans trop de subtilité et d’une manière un rien trop abrupte...


La famille Souris dîne au clair de lune
Kazuo Iwamura – L’école des Loisirs

La famille souris construit une plate-forme dans un arbre pour pique-niquer au clair de lune. Le point d’orgue de la soirée est la contemplation, en famille, de la lune qui se lève, majestueuse, pour éclairer les lieux d’une lumière douce et apaisante, à l’image de cet album.. Comme pour les autres opus de la série des petites souris, cet album est une ode à la Nature, profusion de vie et végétation luxuriante, ainsi qu’à la famille. On y retrouve les caractéristiques illustrations occupant quasiment tout l’espace de la double page, reléguant le texte dans un petit filet. Les mots renvoient à certains petits détails perdus dans la richesse des illustrations et permettent ainsi la découverte attentive de cet album magnifique, qui rend particulièrement bien les différentes teintes de la journée, de la lumière franche jusqu’au crépuscule et à la nuit.


La girafe
Nathalie Fradin, photos de Christine et Michel Huot – Coll. « A 4 pattes», Milan jeunesse

Les albums de cette collection entraînent les tout-petits à la découverte des animaux du monde entier. Cet imagier se révèle très instructif sur la vie des girafes et a séduit petits et grands. Les enfants ont beaucoup aimé les images et le format de cet album. Ce livre est, de surcroît, très solide.


L’imagier des bruits
Bruno Heitz – Albin Michel jeunesse

Un imagier qui fait découvrir aux tout-petits 88 onomatopées parmi les plus classiques : celles représentant les cris des animaux, les bruits de la nature, ceux des machines, etc.


Petit escargot
Christian Voltz – Coll. « Pirouette », Didier jeunesse.

Plus que pour son texte, assez anecdotique, cet album vaut surtout pour les petits assemblages de coquilles, de bouts de fer et pour les petits personnages de pâtes à modeler qui se croisent avec beaucoup de dynamisme et un vrai sens de l’expression sur un coin de gazon vert. Il y est question des pérégrinations d’un petit gastéropode et d’un chat marchant sur une gouttière. Tout au long de l’histoire, l’auteur invite le lecteur à illustrer ce récit à plusieurs voix en mimant avec ses mains, les personnages dans chaque situation.



Foxtrott
Helme Heine – Kaléidoscope

Un album plein de fantaisie et de détails très drôles sur une petite renarde qui, quoique accoutumée dès son plus jeune age au plus grand silence qui est le fait de tous les renards, découvre les mille et un bruits de la vie et finit par devenir musicienne. Ce goût de la musique sauvera sa famille et en fera une grande célébrité à travers le monde.
De très belles illustrations peintes d’aquarelles tantôt claires et légères, tantôt profondes et qui illustrent avec justesse un texte savoureux et plein d’humour. Le vocabulaire musical utilisé par l’auteur peut en outre permettre aux enfants de découvrir le monde des sons de la nature. Une histoire intelligente et positive sur le fait d’être différent au sein d’une même famille.


Formes et motifs de la nature
Ouvrage collectif – Play Bac


Le propos de ce bel imagier est de démontrer que la nature, dans son infinie diversité, adopte pourtant des formes très similaires entre plusieurs objets pourtant très divers de la vie minérale, végétale et animale… Le rapprochement n’est pas toujours facile pour les plus jeunes.
Les enfants pourront ainsi découvrir une foule d’animaux, de plantes et de paysages réunis avec originalité en fonction de leurs formes et traits particuliers. Les photos sont remarquables et la mise en page audacieuse et ludique.


La parade des animaux – Images et comptines
Ill. par Paul Hess, comptines de Benoît Delalandre – Larousse


Ce très bel ouvrage nous fait découvrir différents animaux dans leur milieu naturel, la savane, la forêt tropicale, les pays du grand froid et la ferme. Sur chaque double page prennent place d’un coté une illustration en pleine page et de l’autre le nom de l’animal et la comptine qui lui est attachée. Les textes en rimes sont amusants et nous révèlent de petits détails sur la vie des animaux, mais ce sont surtout les illustrations splendides de Paul Hess, illustrateur spécialisé dans les dessins d’animaux qui sont toutes d’une beauté saisissante. Les couleurs sont fortes et très subtiles, les animaux prennent place dans un arrière-plan sans profondeur qui les révèlent dans leur beauté et leur singularité. Le grand format de l’album est parfaitement justifié par la splendeur des animaux, qui sont tous saisis dans un instant de vie


Sur le dos d’une souris
Cécile Bergame, Timothée Jolly, Cécile Hudrissier – Didier Jeunesse


« Petit Ours ne retrouve plus sa maison. Il est perdu dans la forêt et il a peur. Soudain, quelque chose lui gratouille le bout du nez. C’est quoi ? C’est qui ? Oh, c’est la petite souris ». Voilà Petit Ours et la petite souris, les deux personnages principaux de l’histoire que l’on retrouve à chaque page.
Les petits ont adoré la petite souris. Elle les a bien fait rire.
La conteuse Cécile Bergame raconte une histoire tendre truffée de comptines et de jeux de doigts. La musique de Timothée Jolly provient d’instruments-jouets : hochet, crécelle… Un régal. Les images de Cécile Hudrissier sont découpées, collées ou cousues.
En fin d’album, on retrouve les gestuelles des comptines.
Nous avons appris en chorale une comptine à compter « 5 petits singes suspendus dans un arbre ».


Hiroshi creuse un trou
Kanikawa Shuntaro – Philippe Picquier


C’est dimanche, Hiroshi n’a rien à faire alors il décide de creuser un trou, ce qui suscite l’intérêt de tout son entourage. Mais Hiroshi continue sans se laisser distraire, en contemplant le monde du fond de son trou.
Une histoire toute simple où le format vertical et les illustrations renforcent le récit en restituant l’impression de profondeur du trou.



Moi j’attends
David Cali, Serge Bloch - Sarbacane

Un album tout en longueur, où un fil de laine rouge relie les moments d’une vie, de l’enfance à la vieillesse au fil des attentes : le bisou avant de dormir, l’amour, l’arrivée du premier bébé, la mort de l’être cher, le retour du printemps, la naissance d’un petit-fils.
Quelques mots toujours justes, un dessin au trait minimaliste qui va droit au but dans cet album à partager, plein d’émotion.
Pour tous à partir de 5 ans.

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